La chose en soi : connotations et objections

Résumé synthétique


Pour repérer des connotations qui ne conviennent guère à l'expression 'chose en soi', la littérature idéaliste représente un terrain propice.

Soit la chose en soi est assimilée à l'intelligible, soit elle est conçue erronément sur le mode d'une chose matérielle, comportant donc des qualités qui n'auraient effectivement leur source que dans les possibilités de l'esprit.  Dans le premier cas, c'est que le noumène, la chose en soi telle qu'elle est en dehors de toute représentation, est confondu avec la 'chose intelligible', chose telle que nous pouvons nous la représenter en dehors de toute sensation ; dans le second cas, c'est l'inverse qui semble se produire : la chose en soi est associée à la substance, la « chose » sensible .

Mais c'est autant la position idéaliste que le débat lui-même qui prennent alors une allure d'incohérence.  Il fallait, apparemment, éviter de subsumer la catégorie de phénomène sous celle de chose ou de substance.  Pourtant, la substance n'est rien d'autre que l'apparence phénoménale des choses.  Comment donc inscrire une distance entre la substance et cette apparence ?  De plus, c'est la forme intelligible autant que la forme sensible des objets que l'idéalisme nous apprend à éclairer d'un jugement métaphysique critique, et rien dans ce projet ne nous oblige à nier la nécessité d'une chose en soi, bien au contraire.

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Dernières modifications :
14 novembre 2001