Penser la chose en soi

Résumé synthétique


Le concept de chose en soi ou de noumène — tout être tel qu'il existe indépendamment des représentations mentales que nous pouvons en avoir — se voit souvent rejeté.  On l'accusera d'inanité, de futilité ou d'inconsistance, parfois après lui avoir attribué une connotation qui ne lui convient pas.

Mais loin d'être inutile, le concept de noumène, pensé par opposition à celui de phénomène, nous fournit un modèle pouvant nous permettre de comprendre la différence entre l'esprit et la matière.  Par ailleurs, son inanité ne se conçoit que du point vue d'une métaphysique trop naïve ou de celui d'une métaphysique absolue qui dépasse les bornes de l'expérience humaine.

Pour saisir le sens de ce concept, il importe de différencier l'inconnu, et même l'inconnaissable, du noumène, lequel, loin de correspondre à un être inconnu, est simplement l'être que suppose toute connaissance tout en en restant distinct.  À l'aide de diverses analogies, en comparant par exemple la carte d'une ville à la ville même, nous pouvons mettre en évidence la nécessité d'une différence radicale entre l'être et sa représentation et la pauvreté relative de cette dernière. Certes, il n'est guère possible pour un être humain de concevoir ce que pourrait être la mesure de cette différence.  Cette impossibilité procède de la nécessité, car ce que nous ressentons est toujours notre nature en tant qu'elle est affectée par la nature d'un objet, et jamais la nature de l'objet en tant que tel.  Mais il est du moins possible pour l'humain d'imaginer qu'il peut et même qu'il doit y avoir là une différence de nature, et il lui est possible de réfléchir à cette nécessité et d'en tirer des conséquences.

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Dernières modifications :
14 novembre 2001